mardi 2 novembre 2010

Lima II: Poskarte aus der Casa de Osambela, Henning Ziebritzki

Lima II:
Postkarte aus der Casa de Osambela

Als ich dir schreiben wollte, warum ich nicht
aufhören kann mit den Versen und Bildern,
verstand ich, warum du so wenig Worte machst
und ich nicht loskomme von dir.

Es ist der Stadtpalast des Reeders.
Auf dem Flachdach ließ er einen Aufbau errichten
mit einer Kuppel, balkonumrandet.
Dort stand er mit dem Teleskop auf Posten,
wenn im Hafen von Callao
eines seiner Schiffe in See stach oder einfuhr.

Die Tür zur Treppe ist so eng,
daß seine Frau die Röcke ablegen mußte,
fünfzehn Kilo Stoff und Reifen,
wenn sie aus der Gesellschaft floh,
die unten tobte.

Barfuß steht sie in der Wüstennacht,
den Kopf zwischen Sternen.
Ihr Fächer bewegt sich nicht. Sie lauscht
auf den Fluss und das, was er sagt,
wenn seine Wasser über die Steine rollen.

Ich sehe die Locken an ihren Schläfen,
ihre Lippen, die feinen
Zwischenräume der Zähne,
als sie, wie für sich, beiseite spricht:
Warum mehr? Hat er genug
gefunden und entfernt?


Lima II:
Carte postale de la maison d'Osambela

J'ai voulu t'écrire les raisons pour lesquelles je suis

incapable d'arrêter les vers et les images,

et j'ai compris pourquoi tu créés si peu de mots

et pourquoi je ne peux me séparer de toi.


C'est la résidence de l'armateur.

Sur le toit plat il fit construire

une coupole entourée d'un balcon.

C'est là qu'avec un télescope, à son poste, il faisait le guet,

lorsque dans le port de Callao,

un de ses bateaux prenait le large ou en revenait.


La porte de l'escalier est si étroite,

que sa femme a dû ôter ses jupes,

quinze kilos de tissu et de cerceaux,

lorsqu'elle a fui la société

qui en bas a vociféré.


Pieds nus elle se tient debout dans la nuit,

la tête entre les étoiles.

Son éventail immobile. Elle épie

le fleuve et ce qu'il dit

lorsque ses eaux roulent sur les pierres.


Je vois les boucles sur ses tempes,

ses lèvres, les espaces

ténus entre ses dents,

lorsqu'elle murmure, comme pour elle seule:

Pourquoi encore plus? N'a t-il pas

trouvé et éloigné suffisamment?

samedi 17 juillet 2010

Gebrauchsanweisungen für England, Heinz Ohff

"Weshalb reist der Mensch überhaupt?
Weil die Neugier ihn treibt und er sich, wahrscheinlich, nirgends zu Hause fühlt. Seine Spanne auf Erden ist relativ kurz bemessen; irgendwo wartet schon ein endgültiger Ruheplatz auf ihn. Wer etwas von dieser Erde kennenlernen will, hat kaum Zeit zu verlieren.

Es gibt noch einen dritten Grund, den man mit einem Sprichwort umschreiben könnte, das fast alle Sprachen kennen: Das Gras auf den anderen Seite des Zauns ist immer grüner als das auf der eigenen Seite. Dort, wo man selbst lebt, ist es entweder zu kalt, mitunter auch zu heiß, zu regnerisch, zu trocken, zu wechselhaft oder nicht wechselhaft genug." (München 2001, S. 13.)

Quelles raisons poussent donc l'être humain à voyager?
Parce que la curiosité le pousse et qu'il ne se sent probablement nulle part vraiment chez lui. Son temps sur terre est relativement court; quelque part l'attend le repos définitif. Celui qui veut découvrir un peu sa planète n'a pas de temps à perdre.
Il y a encore une troisième raison que l'on peut résumer grâce à un proverbe présent dans presque toutes les langues: l'herbe est toujours plus verte dans le pré du voisin. Là où l'on vit, il fait soit trop froid soit trop chaud, il y a trop de pluie, trop de sécheresse, le temps est soit trop soit pas assez changeant.

lundi 1 février 2010

Juli Zeh, Adler und Engel

"Die ständigen Unterbrechungen machen es schwierig, in diesen bestimmten Dämmerzustand zu verfallen, der nur auf Autobahnen vorkommt und nur bei Nacht, wenn sich bei hoher Geschwindigkeit die Bewegung selbst aufzuheben beginnt und es egal ist, wo man gewesen ist oder sein wird. Man könnte jedermann sein und überall, man kann von allem träumen. Natürlich weiß ich trotzdem, wo wir hinfahren. In eine Stadt, die es mir manchmal ermöglichte, mich vergleichsweise lebendig zu fühlen, wenn in den unverschämt morbiden mittagsstunden alle Häuser wie Mausoleen aussahen und deren Bewohner wie Wiedergänger. Wenn die Füße lernten, wie man unter unebenem Pflaster die Aufwerfungen des Friedhofs spürt, auf dem wir uns alle bewegen. Vielleicht folgt meine Rückkehr nach Wien, gerade jetzt, einer zwingenden Logik." (Frankfurt/M, 2001. S. 171-172.)

En raison des arrêts incessants, il était difficile de sombrer dans cet état comateux si particulier aux autoroutes, lorsque l'on roule de nuit et si vite que le mouvement même semble avoir été aboli. Dans ces moments-là peu importe où l'on a été et où l'on sera. Dans ces moments-là on pourrait être n'importe qui et avoir été partout, on peut rêver de l'impossible. Bien sûr je sais quand même pertinemment où nous allons.
En direction d'une ville qui, par comparaison, me donna parfois l'impression d'être vivant. Lorsque dans les heures insolemment morbides du midi, toutes les maisons avaient l'air de mausolées et leurs habitants de revenants. Lorsque les pieds apprenaient à sentir sous les pavés inégaux les tressaillements du cimetière, au dessus duquel nous vivons tous.
Peut-être que mon retour à Vienne, en ce moment précis est l'expression d'une logique implacable.

lundi 25 janvier 2010

Solo Album, Benjamin von Stuckrad-Barre

"Ich beneide Studenten, sie haben kaum Sorgen. Ich habe es auch mal probiert, musste aber schon während des ersten Semesters aufgeben. Es ging einfach nicht. Man muss keine Steurn bezahlen, keine Versicherung, alles läuft schallgedämpft, über die Eltern, unter der Wirklichkeit durch. Studenten haben immer Zeit. Sogar die, die ihr Studium ernst nehmen, haben meistens sehr viel Zeit, die meisten aber machen das gar nicht, die machen sich einfach ein schönes Leben. Ich bin mit all der Zeit nicht zurechtgekommen. Ich habe zuviel getrunken, zuwenig getan, dachte immer, gleich kommt meine Mutter rein und sagt, dass das so jetzt aber nicht weitergehe. Es ging in der Tat nicht. Ich habe auch die meisten Studenten nicht gemocht. Wahrscheinlich aber nur deshalb nicht, weil ich gar keine kennengelernt habe. Sie sind mir nur als Masse begegnet, die liefen da über das Gelände und durch die Flure, hatten es eilig, wussten, wo es langgeht, wo man sich hinsetzt, woher die Bücher kommen. Als man uns das Ausleihsystem der Bibliothek erklärt hatte, wusste ich genau, dass das mein letzter Tag war. Ich habe es schlicht NICHT BEGRIFFEN."
(Köln 1999. S. 209.)

J'envie vraiment les étudiants, ils n'ont presque jamais de problèmes.

Moi aussi j'ai essayé d'être étudiant, mais
j'ai dû abandonner dès le premier semestre. C'était tout simplement impossible. Les étudiants n'ont pas à payer d'impôts ni de sécurité sociale, ils vivent dans leur cocon très loin de la réalité, surprotégés par leurs parents.

Les étudiants ont tout le temps le temps. Même ceux qui prennent leurs études au sérieux ont du temps. Mais pour la plupart, ce n'est même pas le cas, ils profitent tout simplement de la vie. Je n'ai pas su gérer tout ce temps. J'avais constamment peur que ma mère débarque et dise: "Ca suffit maintenant!" Et effectivement, ca a vite suffit.

En plus je n'ai pas vraiment accroché avec les autres étudiants. Sûrement parce que je n'en ai pas rencontré un seul. Les seuls que j'ai rencontré se promenaient par tas sur la campus, dans les couloirs, se dépêchaient, savaient dans quelle direction aller, où s'asseoir et où aller chercher les livres. C'est au moment où on nous a expliqué le système d'emprunt de la bibliothèque, que j'ai su que ce serait mon dernier jour à la fac. Je n'ai absolument RIEN COMPRIS.