lundi 1 février 2010

Juli Zeh, Adler und Engel

"Die ständigen Unterbrechungen machen es schwierig, in diesen bestimmten Dämmerzustand zu verfallen, der nur auf Autobahnen vorkommt und nur bei Nacht, wenn sich bei hoher Geschwindigkeit die Bewegung selbst aufzuheben beginnt und es egal ist, wo man gewesen ist oder sein wird. Man könnte jedermann sein und überall, man kann von allem träumen. Natürlich weiß ich trotzdem, wo wir hinfahren. In eine Stadt, die es mir manchmal ermöglichte, mich vergleichsweise lebendig zu fühlen, wenn in den unverschämt morbiden mittagsstunden alle Häuser wie Mausoleen aussahen und deren Bewohner wie Wiedergänger. Wenn die Füße lernten, wie man unter unebenem Pflaster die Aufwerfungen des Friedhofs spürt, auf dem wir uns alle bewegen. Vielleicht folgt meine Rückkehr nach Wien, gerade jetzt, einer zwingenden Logik." (Frankfurt/M, 2001. S. 171-172.)

En raison des arrêts incessants, il était difficile de sombrer dans cet état comateux si particulier aux autoroutes, lorsque l'on roule de nuit et si vite que le mouvement même semble avoir été aboli. Dans ces moments-là peu importe où l'on a été et où l'on sera. Dans ces moments-là on pourrait être n'importe qui et avoir été partout, on peut rêver de l'impossible. Bien sûr je sais quand même pertinemment où nous allons.
En direction d'une ville qui, par comparaison, me donna parfois l'impression d'être vivant. Lorsque dans les heures insolemment morbides du midi, toutes les maisons avaient l'air de mausolées et leurs habitants de revenants. Lorsque les pieds apprenaient à sentir sous les pavés inégaux les tressaillements du cimetière, au dessus duquel nous vivons tous.
Peut-être que mon retour à Vienne, en ce moment précis est l'expression d'une logique implacable.